Batiserf

Le Béton Damé

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Le Mantinum, Bastia

À Bastia (Haute-Corse) le projet de réaménagement de l’anse Sud du Vieux Port et de la façade Nord de la citadelle a été inauguré par Pierre Savelli, maire de Bastia et Gilles Simeoni, Président de l’Exécutif de Corse en février 2020, et permet une liaison harmonieuse entre la « Terra Nova » (la citadelle) et la « Terra Vecchia » (le port).

Reconnexion de Bastia à sa façade maritime
 

Depuis son origine, le site a fait l’objet de plusieurs modifications, transformations et remaniements, réalisés au gré des différentes évolutions urbaines et de l’occupation militaire de la ville de Bastia. Les murs des remparts, ont été édifiés sous l’autorité des Français, vers la fin du 18ème et le début du 19ème siècle, pour former une enceinte défensive du Palais en forme de demi-bastion, équipé d’une batterie haute et basse.

Le projet Mantinum – nom latin de Bastia – à l’initiative de la ville de Bastia est donc un projet passionnant par ses différentes interventions et ses multiples enjeux.

Cette réalisation a été conçue par l'agence Buzzo Spinelli, associées à l’agence Antoine Dufour Architectes. Elle avait pour objectif la création d'un théâtre de verdure, ainsi que d’un outil de liaison verticale entre le vieux port et le théâtre de verdure avec la restauration paysagère du jardin Romieu.

Une intégration parfaite à l’environnement géographique et historique du site

 

C’est un réel privilège que d’avoir un site aussi puissant, pour servir un programme dont le sujet est justement sa géographie, son histoire et son avenir. Malgré la diversité des différentes actions requises « cela nous a conduit à concevoir nos différentes interventions comme un seul et même projet dont l’esprit, la matérialité et le caractère didactique servent de fil conducteur à travers les différents contextes géographiques et historiques, sur un dénivelé de plus 35 mètres », confie Philippe Clément, ingénieur et gérant du bureau d’études structure Batiserf.

D’un point de vue patrimonial, c’est un projet qui va mettre en valeur et enrichir le patrimoine existant de la ville.

Implantation d’un « Théâtre de Verdure » et restauration paysagère du jardin Romieu

 

L’aménagement d'un « Théâtre de Verdure », au pied du Palais des Gouverneurs dans le quartier de la citadelle, avec une vue imprenable sur le vieux port et la Méditerranée, était également au programme de ce beau projet.

On trouve au bout des chemins de l’extension du jardin de Romieu, anciennement jardin des Gouverneurs, le théâtre extérieur se composant d’une scène implantée au Nord, associée à un ensemble de 16 rangs de gradins faisant face du vieux Port, pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes en places assises.

Les gradins sont constitués de marche et contremarches en béton armé de site coulé en place, dont les profondeurs d’emmarchement sont égales à 84cm pour des hauteurs égales à 48cm. Les huit derniers rangs de gradins sont constitués d’une surface végétalisée égale d’une largeur à 56cm et d’une surface minérale en béton armé de site coulé en place d’une largeur égale à 28cm correspondant à la largeur des contremarches.

La restauration du jardin de Romieu donne également sa place à une végétation très présente. Un véritable havre de paix où il fait bon se promener, réalisée par le paysagiste Aurélien Albert de l'Atelier Gama.

Un outil de liaison verticale

 

C’est ainsi que se tient un grand ascenseur qui relie le Vieux Port de Bastia à la place du Donjon dans la citadelle. C’est au sommet que se trouve un balcon avec des points de vue à couper le souffle. Unité et cohérence sont les lignes directrices de ce projet, par la création de liaisons verticales et horizontales. Il y a une volonté d’amélioration du déplacement et du cadre de vie. La possibilité de se déplacer du Nord au Sud et de haut en bas est ainsi donné aux personnes à mobilité réduite avec une mise en valeur du patrimoine et une redynamisation de la citadelle.

Intégré à la roche de la falaise, l’outil de liaison verticale formant une nouvelle tour contemporaine de la Citadelle de 30.00m de hauteur, de base trapézoïdale, est destiné à abriter l’ascenseur urbain et ses échelles à crinoline de secours. Véritable ouvrage défensif implanté dans l’alignement du rempart d’enceinte du Palais, cet ouvrage élancé fédère l’ensemble des ouvrages existants et en extension, dans laquelle prend place l’élévateur mécanisé permettant la liaison verticale entre la « Terra Vecchia » et la « Terra Nova ». Lorsqu’elle émerge du profil de la falaise existante, les deux voiles latéraux Ouest et Est se poursuive au Sud pour se raccorder parfaitement avec le profil de la falaise et des murs des remparts existants en grosses maçonneries de pierres.

Associé de manière cohérente et unitaire au projet de l’Aldilonda avec sa passerelle longeant la falaise à ras de l’eau, l’outil de liaison vertical désenclave le port et redynamise la citadelle en permettant à tous un cheminement en boucle entre le littoral et le sommet des remparts.

Défis techniques

 

Par souci de ne pas modifier les perspectives existantes et de s’insérer harmonieusement dans le bâti environnant à forte valeur patrimoniale, le projet prévoit la création d’une succession d’étapes évoquant l’entrée dans une citadelle : auparavant, il était plutôt contradictoire de créer une porte dans une citadelle. 

Saisir le génie du lieu d’un tel site n’est pas seulement affaire de forme, matérialité ou de rapports chromatiques. C’est par la matière et par sa mise en œuvre, en mémoire aux savoirs faire locaux, réinventés aux techniques contemporaines, en travaillant l’ensemble des éléments du projet avec un matériau unique, à base d’un béton de site dit « sec », mis en œuvre pour les ouvrages verticaux par strates horizontales, dont le serrage est réalisé par damage au pilon pneumatique, que les nouvelles constructions prennent parfaitement assises dans le site.

Le béton est formulé avec un rapport Eau/Liant faible entre 0.30 et 0.40, pour une consistance de mise en œuvre sèche (par opposition à la mise en œuvre « coulée »), à la manière d’un voile de pisé, par strates horizontales de hauteur maximale 0.16m, dont le serrage est assuré manuellement par damage au fouloir éléctro-pneumatique de fonderie. Cette méthode de mise en œuvre traditionnelle, historiquement utilisée pour les premiers ouvrages en béton, a disparu au profit de la mise en œuvre coulée avec serrage du béton à l’aiguille vibrante plus adaptée aux modes de production industrielle.

Ce béton est de plus confectionné avec les matériaux issus des excavations de la falaise nécessaires à la réalisation de l’Outil de Liaison Verticale à base de cipolins et de schistes lustrés, concassés et criblés dans une carrière proche du site. 

La matérialité de ce béton « de site » mis en œuvre par strates horizontales constitue une relecture contemporaine et artisanale au sens noble des typologies locales et historiques au service d’un programme bien particulier, pour constituer un ensemble clair, ordonné et équilibré, parfaitement intégré dans son environnement, s’inscrivant dans un mouvement « d’architecture vernaculaire moderne », sans aucun pastiche.

L’utilisation du béton du site est un avantage pour le développement durable, il n’y a pas d’extraction sur un autre site et par la même occasion il y a la restauration des teintes qui sont en accords avec la roche qui existe déjà sur le site. Le but du projet Mantinum est d’être très intégré à la citadelle. C’est ainsi que les volumes bâtis, comprenant la nouvelle Porte Basse, la Nouvelle Tour de l’Outil de Liaison Verticale et la Porte Haute constituant la nouvelle liaison douce entre la « Terra Nova » et la « Terra Vecchia », relèvent de la même typologie sobre et ordonnée, pour un aspect minéral à base de béton de site avec une finition brute durcie de moule et un aspect estampé. Dans la même logique, ce même et unique matériau, a servi à confectionner les emmarchements, les rampes, les terrasses, les gradins, les murets et murs de soutènement, des cheminements piétons en partie haute du site et du « Théâtre de Verdure ».

Un travail sophistiqué, des mois pour réaliser la formulation du béton avec la teneur en eau, le dosage en sable et en ciment nécessaire. Mais artisanal car travail de l’homme, du maçon. Un chantier technique également dans le sens ingénierie mais en même temps un chantier dans la continuité de l’aménagement de la citadelle. On est adossé aux remparts, dans les rochers. Un chantier unique où chaque mètre est différent. 

Une matérialité et une ambiance minérale vernaculaire

 

Le projet dans son ensemble se caractérise par sa simplicité et sa discrétion, la Citadelle et le Vieux Port règnent en leur territoire, les volumes d’architecture ajoutés à leur pied et à proximité ne sont ni bavardes, ni hors d’échelle : ils sont simples, tant dans leur forme que dans leur matérialité, à la hauteur du site.

C’est une approche écologique qui a guidé la conception environnementale du projet dans sa globalité. Les installations techniques doivent être les plus simples possible et les opérations de maintenance doivent être réduites au strict minimum. Une architecture bien construite, résistante, utilisant au maximum des matériaux « naturels », simple de mise en œuvre et pérenne, ne nécessitant aucun entretien était le souhait des concepteurs architectes et ingénieurs de ce projet. Le Mantinum est un projet unitaire et parfaitement intégré dans son environnement géographique et historique, véritable « balade » harmonieuse entre la « Terra Nova » et la « Terra Vecchia ».

Photographe : © Célia Uhalde

Programme : Création d’un théâtre de verdure, d’un outil de liaison verticale entre le Vieux Port et la place du Donjon de la Citadelle et la restauration du Jardin Romieu

Maîtrise d’ouvrage : Commune de Bastia

Maîtrise d’œuvre : Buzzo Spinelli, associé à Antoine Dufour, Architectes ACMH cotraitant, Atelier GAMA paysagistes, Batiserf (BET Structure), BETEM (VRD).

Entreprises : Brando BTP – Contact construction (Terrassements généraux /GO/VRD) ; Socofer (Serrurerie / Signalétique), Schindler (Ascenseur), Technic Alarm (Réseaux secs / Eclairage public) ; Corse paysage (Espaces Verts / Arrosage / Mobilier).

Coût : 3,5 millions d’euros € HT

Calendrier : 14 mois de travaux

Le Domaine de Beaucastel, Courthézon - Prototypage

 

Le projet de restructuration et d’extension du domaine de Beaucastel à Courthézon, pour la Famille Perrin, et situé au cœur de la Terrasse Quaternaire dite de Châteauneuf du Pape a été une nouvelle occasion de développer une approche innovante et contemporaine des procédés constructifs ancestraux avec les architectes Studio Mumbai Architects et Studio Mediterranée Architectes.

La grande qualité et richesse de ce site a fortement influencé la réflexion architecturale et constructive. Notre réelle volonté est de construire des bâtiments authentiques, singuliers et contemporains, à base de procédés constructifs permettant l’emploi et la valorisation des matériaux de construction naturels d’exception, présents en grande quantité sur ce site. Accompli en valorisant le sol et l’environnement, les matériaux géo-sourcés du site sont issus des travaux, d’excavation et de démolition avec l’entreprise de gros-œuvre : FAYAT BATIMENT.

Un enjeu constructif majeur

 

L’enjeu constructif majeur du projet est l’utilisation des agrégats issus des excavations des travaux de terrassement du projet et du concassage des produits de démolition des bâtiments existants pour la confection de béton « de site » de liant hydraulique ciment blanc pour la réalisation des poteaux, voiles et voûtes sans armatures du projet.

© Batiserf

Ces matériaux sont stockés et font l’objet d’opérations de préparations réalisées sur une parcelle à 1 km du site, incluant des opérations de criblage, concassage et malaxage avant d’être gâchés sur site au moyen d’une centrale à béton de chantier, dédiée spécifiquement à la fabrication de ce béton. 

L’emploi de ces ressources selon une logique de recyclage est doublement vertueux, évitant, d’une part, la mise en décharge de matériaux considérées comme des déchets et, d’autre part, le prélèvement et la transformation de ressources naturelles par définition limitées.

Ces premiers prototypages ont été réalisés conformément aux formulations spécifiquement mises au point pour le projet et validées par essais mécaniques réalisés en laboratoire et sur chantier, pour garantir une parfaite reproductibilité et transposabilité entre les essais de laboratoire, les prototypes d’essai sur site grandeur nature réalisés en conditions réelles et l’ouvrage définitif en béton de site serré par damage.


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